L’intelligence artificielle est souvent perçue comme un défi technique, mais l’étude publiée par Think with Google en collaboration avec BCG montre que l’enjeu majeur se situe ailleurs : dans la culture et l’état d’esprit des organisations. Trois postures distinctes se dégagent face à l’IA : la FOMO (Fear of Missing Out), la FOMU (Fear of Messing Up) et la FOMA (Focus on Maximising Advantages).
La FOMO correspond à une volonté d’adopter rapidement l’IA par peur d’être distancé par la concurrence. Le langage associé à cette posture est marqué par des termes tels que « devoir », « impératif » ou « indispensable ». Cette mentalité peut générer une dynamique forte, mais conduit fréquemment à une multiplication de projets dispersés, mal alignés et peu durables.
La FOMU se traduit par une aversion au risque. Les communications internes des organisations concernées mettent en avant des mots comme « risque », « prudence » ou « supervision ». Cette prudence excessive se matérialise par des expérimentations limitées, rarement déployées à grande échelle. Le résultat est un ralentissement notable de l’innovation et une perte de compétitivité.
La FOMA est la posture identifiée comme la plus performante. Les entreprises qui l’adoptent considèrent l’IA comme une opportunité stratégique et non comme une contrainte. Leur vocabulaire s’oriente vers la collaboration, la transformation et la création de valeur : « renforcer », « collaborer », « autonomiser ».
Les caractéristiques principales observées :
Selon l’étude, les organisations qui adoptent la FOMA enregistrent une croissance de chiffre d’affaires 60 % supérieure à celles qui restent dans les logiques FOMO ou FOMU.
Cette recherche met en évidence que l’adoption de l’IA ne dépend pas principalement de la maturité technologique, mais de la culture interne et du langage collectif qui orientent les décisions. La capacité d’une organisation à dépasser la peur et à se concentrer sur la maximisation des avantages détermine la rapidité et la profondeur de la transformation.